Le Groupe d’action financière (GAFI) est une organisation intergouvernementale fondée en 1989 dans le but de développer des politiques de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ses recommandations servent de normes internationales pour protéger l’intégrité du système financier mondial.
Haïti sur la liste grise du GAFI
En juin 2021, Haïti a été placé sur la “liste grise” du GAFI en raison de faiblesses stratégiques dans ses mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette classification signifie que le pays est soumis à une surveillance accrue et s’est engagé à remédier rapidement à ces défaillances.
Impact de la classification sur les transactions internationales et numériques
Être sur la liste grise du GAFI peut entraîner des conséquences significatives pour un pays :
- Réputation internationale : les institutions financières internationales peuvent percevoir le pays comme à risque, ce qui peut affecter les investissements étrangers et les relations bancaires correspondantes.
- Transactions financières : Les banques étrangères peuvent imposer des contrôles supplémentaires ou refuser des transactions en provenance de pays figurant sur la liste grise, compliquant ainsi les opérations commerciales et les transferts de fonds.
- Économie numérique : Les entreprises technologiques et les plateformes de paiement en ligne peuvent restreindre leurs services, limitant ainsi l’accès aux innovations financières et aux services numériques.
Le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Jean Baden Dubois, a exprimé ses inquiétudes quant à l’isolement potentiel du système financier haïtien si des mesures correctives ne sont pas rapidement mises en œuvre.
Stratégies pour retirer Haïti de la liste grise
Pour améliorer sa position, Haïti doit entreprendre plusieurs actions clés :
- Renforcer le cadre législatif : Adopter et mettre en œuvre des lois conformes aux recommandations du GAFI pour combler les lacunes identifiées.
- Améliorer les capacités institutionnelles : Former et doter les autorités compétentes des ressources nécessaires pour détecter et prévenir efficacement le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
- Coopération internationale : Collaborer avec d’autres pays et organisations internationales pour partager des informations et adopter des meilleures pratiques.
- Sensibilisation du secteur privé : Engager les institutions financières et les entreprises à comprendre leurs obligations en matière de conformité et à signaler les activités suspectes.
Ces mesures nécessitent un engagement politique fort et une collaboration étroite entre les secteurs public et privé pour assurer une mise en œuvre efficace et durable.
Conclusion
La présence d’Haïti sur la liste grise du GAFI souligne la nécessité de renforcer ses mécanismes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Des actions concertées et une volonté politique déterminée sont essentielles pour améliorer la réputation financière du pays et assurer son intégration harmonieuse dans le système financier mondial.
Références
Groupe d’action financière. (s.d.). La “liste noire” et la “liste grise”.
Hugot Gabriel, W. (2021, 25 juin). Blanchiment d’argent : Haïti sur la “liste grise” du GAFI. Le Nouvelliste.
Jeanty, G. J. (2022, 26 août). Sortir Haïti de la liste grise, un défi de taille. Le Nouvelliste.